Les groupes sanguins des chats

 

Chez les chats il existe aussi un système de groupes sanguins.
(Sources : alvediavet.com, antagène, CHV Frégis)

Résumé chronologique  des découvertes des groupes sanguins du chat

C’est en 1912, que le professeur INGEBRINGSTEN à découvert l’existence d’isoagglutinines sériques réagissant avec les globules rouges du chat. Ceci permit de mettre en évidence, pour ces félins, l’existence des groupes sanguins.

Il faudra attendre 1953 pour qu’un Anglais, le professeur HOLMES définisse le système des groupes sanguins du chat et les baptise successivement :

  • « EF » (représentant environ 95% de la population féline)
  • « O » (représentant environ 4%)
  • « F » (représentant environ 1% de la population féline).

En 1962, deux antigènes (A et B) sont décrits par le professeur EYQUEM[1]. Ces antigènes ont été apparentés aux groupes d’HOLMES : « EF » et « O ».

Un troisième groupe[2] sera identifié en 1981 : le groupe « AB » que l’on peut raisonnablement apparenter au groupe « F » d’HOLMES.

En 2007 un nouvel antigène érythrocytaire appelé MIK a été mis en évidence.

La répartition des groupes sanguins peut aussi varier en fonction des zones géographiques, des élevages et des races.

Répartition des groupes sanguins félins en Europe

Voici la répartition des groupes sanguins félins en Europe :

  • Le groupe A représente 85% des chats. Environ 1/3 des chats du groupe A possèdent des anticorps anti-B, mais en faible quantité. Les chats du groupe A ne risquent donc pas d’accidents transfusionnels lorsqu’ils reçoivent en 1ère transfusion un sang du groupe B.
  • Le groupe B représente 15% des chats. Plus de 9/10 des chats du groupe B possèdent des anticorps anti-A en quantité élevée, avec des propriétés agglutinantes et hémolysantes importantes. Les chats du groupe B risquent donc un accident transfusionnel lorsqu’ils reçoivent du sang du groupe A en première transfusion.
  •  Le groupe AB est très rare en Europe (moins de 4 chats sur 1.000). Les chats de ce groupe ne possèdent évidemment aucun anticorps anti-A ou anti-B. Ils ne peuvent donc accepter qu’une transfusion du même groupe que le leur.

À noter qu’il n’y a pas de chats donneurs universels.

Quel intérêt à connaître le groupe sanguin de son chat ?

Pour un éleveur, il est très utile de connaître le statut de ses chats pour éviter notamment l’érythrolyse natale qui est une incompatibilité sanguine entre la mère et ses petits s’ils ne sont pas du même groupe.

Les chats de groupe B possèdent des anticorps spontanés anti-A en grande quantité. Lors de l’allaitement, et plus particulièrement au moment de la naissance lors de la prise de colostrum par les chatons, ces anticorps naturels peuvent provoquer un empoisonnement chez les chatons. Ce phénomène apparaît essentiellement chez des chatons de groupe A lorsque la mère est de groupe B.

Lorsque cela arrive, le taux de survie des chatons est très faible, et cela va demander un gros travail à l’éleveur qui doit impérativement séparer les chatons de la mère les premiers jours afin que le colostrum produit par la mère ne contamine les chatons c’est la raison pour laquelle il faut connaître, en amont, le groupe sanguin de ses chats avant l’accouplement.

Chez le Maine Coon, le groupe B est plutôt rare et la population est suffisamment étendue pour écarter de la reproduction un chat qui serait de groupe B.

Transfusion sanguine

Le groupe sanguin est également nécessaire en cas de transfusion sanguine pour s’assurer de la compatibilité du donneur et du receveur mais surtout éviter les réactions hémolytiques. Ces réactions existent en cas d’incompatibilité des groupes sanguins et se traduisent par des tremblements, de la fièvre, des vomissements, de la diarrhée, de l’agitation, une augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire. Les réactions hémolytiques peuvent être immédiates ou retardées.

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[1] EYQUEM A., PODLIACHOUK L. et MILLOT P. Blood Groups in Chimpanzees, Horses, Sheep, Pigs, and Other Mammals. Annals of the New York Academy of Sciences. 1962. Vol. 97, n° 1, pp. 320‑328

[2] L. Auer et K. Bell, « The AB blood group system of cats. », Animal Blood Groups and Biochemical Genetics, vol. 12, no 3,‎ août 1981, p. 287–297